SI LE TCP M ‘ETAIT CONTE ( à corriger et compléter).
SI LE TCP M ‘ETAIT CONTE (texte à corriger et compléter).
Merci à :
(Philippe Seghers) ; (Michel Leclercq) ; (Eric Huet) ; (Claude Pouget)
En 1895, quelques sportifs dont Paul LECARON et Armand MASSON, eurent l’idée de créer un club de tennis qui réunirait dans un même ensemble des courts couverts en parquet et des courts en terre battue.
Ces premiers membres fondateurs du TCP qui étaient également des mécènes, ont financé par des actions d’une valeur nominale de 5000 francs, la location d’un terrain situé à l’angle de la rue de Civry (au n°2) et du Boulevard Exelmans (au n°91) et s’étendant jusqu’au Boulevard Murat, à mi chemin de la Porte d’Auteuil et la Porte de Saint Cloud.
Ils créèrent en 1896 une Association amicale, (composée statutairement de quinze membres fondateurs et des membres participants, sans limitation de nombre) formée de plusieurs personnes s’intéressant aux exercices physiques et particulièrement au jeu de tennis.
Ils constituèrent plus tard, en 1912, la Société Anonyme Immobilière du Tennis Club de Paris.
En association avec la propriétaire du terrain, ils ont financé la construction de 4 courts couverts en parquet et 5 courts en terre battue en plein air.
En compensation de leur financement, les premiers membres fondateurs ont été admis comme membres à vie du TCP. Mais des contestations juridiques s’en suivirent car l’équilibre financier du club était précaire.
Le TCP fut le berceau du tennis français.
Avant la guerre de 1914, les Champions de l’époque :
Paul AYME, Michel et André VACHEROT, André GOBERT, Max DECUGIS, jouaient au TCP.
Le TCP fut vainqueur du Championnat de France par équipe ( 5 simples et 2 doubles) pour la première fois le 26 avril 1914, en battant le Racing Club de France par 7 victoires à 0 avec GOBERT, POULIN, CANET, MENY et CHANCEREL.
2ème Victoire par 4 à 3, contre le même adversaire le 13 mai 1920 avec GOBERT, LAURENTZ, MENY, GUILLEMAUD et GERBAULT.
Puis l’on vit : Albert CANET, Maurice GERMOT, LAURENTZ, puis ensuite
Les quatre fameux mousquetaires : Jean BOROTRA, Jacques BRUGNON, Henri COCHET, René LACOSTE.
Et plus récemment, de très nombreux joueurs et joueuses de première série français.
En 1923, Le TCP devient l’Association Sportive du Tennis Club de Paris régie par la loi 1901, et locataire de la SA Immobilière du TCP.
Albert CANET en fut le premier Président en tant qu’Association loi 1901.
Il devint par la suite, Président de la Fédération Française de Lawn Tennis (FFLT, ancêtre de l’actuelle FFT)
Au décès d’Albert CANET en 1930, Jean BOROTRA accepta la Présidence malgré les conditions financières difficiles.
Il fût même traîné sur les bancs de la Correctionnelle pour avoir refusé de payer un arriéré important de taxes sur les spectacles. Mais heureusement l’affaire s’arrangea et Jean BOROTRA évita la prison.
Au TCP, à droite de l’entrée de la rue de Civry, se trouvaient les deux plus anciens courts couverts, peu éclairés, sans beaucoup de recul, soutenus par des poutres très basses et avec comme décor, des fils électriques pendant dans tous les coins ; il y était pratiquement impossible de lober.
Il y avait de vieux vestiaires hantés par les rats et une salle de billard anglais (snooker) où se jouaient de mémorables parties, assez bruyantes, peu appréciées du comptable, Monsieur VEYRIER, dont le bureau se trouvait dans cette même salle, derrière un paravent !
A gauche de l’entrée on pouvait apercevoir deux courts extérieurs, puis dans le fond, parallèlement aux deux vieux courts couverts, trois courts en plein air (dont un de simple sans couloirs ) qui s’étendaient jusqu’au Boulevard Murat.
Adossés à ces courts, deux courts couverts plus modernes en parquet très rapide et des vestiaires, salons, salle à manger.
Sur le toit d’un petit bâtiment trônait la cuisine, domaine de la « mère Jules », bonne cuisinière, et du « père Jules » aux colères redoutables, qui régentait le club à sa façon.
C’est à cette époque que l’on voyait arriver, en trombe, Jean BOROTRA, descendant de son Hispano, escorté de son chauffeur porteur de la valise et de nombreuses raquettes (Driva Auna de chez Williams) et chaque dimanche matin, Georges GLASSER en uniforme de Polytechnicien, épée au côté.
Dans les années 30 les installations du Club, quoique charmantes, étaient trop petites et vétustes et l’exploitation devint difficile.
L’hiver se jouaient au TCP, en alternance avec le Sporting Club de Paris, rue Saussure (actuellement les courts couverts du Racing Club de France), les Championnats de France (1ère série), le Critérium (2ème série) et l’Espérance (3éme série) sur courts couverts ainsi qu’ une rencontre Paris – Londres, bien sympathique.
C’est à partir de 1934 que Jean BOROTRA alors Président, aidé par Georges GLASSER, Gabriel GUY, Pierre CANDELIEZ, des membres efficaces du Comité et Robert FOULON, Secrétaire de la Fédération Française de Lawn Tennis, entreprit de convaincre le Gouvernement, la Ville de Paris, les Fédérations Sportives, de la nécessité de construire avec la collaboration du TCP un grand Stade multisports comme il n’en existait pas en Europe. Cette opération effectuée avec la collaboration de l’Etat, de la Ville de Paris, du TCP lui même, et de l’Exposition de 1937, put être réalisée et en 1938 le TCP s’installait dans de nouveaux locaux :
23 Av Dode de la Brunerie à Paris 16ème. Tel : Mirabeau 7390.
Il fallu donc à nouveau faire appel à de nouveaux Membres fondateurs pour financer l’aménagement complet du nouveau TCP.
Le versement était de 15 .000 francs et chaque membre fondateur pouvait bénéficier de tous les avantages du Club pendant 20 ans, soit jusqu’en 1958.
(A cette époque, la cotisation de membre actif était de 1500 francs par an avec les avantages que nous connaissons toujours actuellement : balles, lumière, case, serviette).
Grâce à l’initiative de cet effort technique et financier, le T.C.P. signa en 1937 un bail de 50 ans avec la Ville de Paris. Ces installations, très demandées dans la Capitale, ont été pleinement utilisées par toutes les Fédérations de Sports en salle (couvertes bien entendu).
L’ensemble comprenait :
La partie qui prit le nom de « Stade Pierre de COUBERTIN » et qui était administrée par la Ville avec:
Un grand stade couvert de 4000 places assises et un autre petit stade d’environ 800 places ; un deuxième petit stade devait être construit ultérieurement.
La partie louée au T.C.P. avec un grand hall de 6 courts couverts en bois, une salle de culture physique et naturellement, tous les salons, restaurants, vestiaires luxueusement aménagés, installations annexes nécessaires à la vie d’un grand club. Le TCP lui-même avait aménagé 8 courts en terre battue (six d’entre eux étaient malheureusement séparés par l’avenue Georges Lafont, (Ce lieu était surnommé « La campagne »).
L’exploitation s’avéra parfaitement équilibrée en 1938 et 1939 et les plus grandes épreuves sportives d’hiver y furent disputées :
Championnats Internationaux de France, Rencontre Paris Londres etc…et la Coupe du Roi GUSTAVE V de Suède, créée par Jean BOROTRA et le T.C.P. à cette occasion.
De septembre 1939 à mai 1940, le T.C.P. vécut une vie « au ralenti » sous la conduite attentive de Robert FOULON.
Pendant les très longues années d’occupation, le T.C.P. reprit progressivement une certaine activité, quoique modérée…… jusqu’au 15 septembre 1943, date du dernier bombardement sur Paris, où une escadre américaine, chargée d’anéantir l’usine « O » de RENAULT, contiguë, utilisée pour l’assemblage des chars Allemands, y réussit parfaitement mais sans pouvoir éviter d’éclabousser l’ensemble « Stade de Coubertin – T.C.P. », qui fut partiellement détruit par 12 bombes de 500 kilos. (Voir photographies).
Une volontaire de la Croix Rouge qui avait bravé l’alerte pou revêtir son uniforme fut tuée par le bombardement dans le vestiaire (la princesse Volkonsky ?????)
En 30 secondes, la vie du Club fût arrêtée.
Dès la fin de la guerre, Pierre CANDELIEZ, Président du TCP aidé de son Comité, soutenu vigoureusement par la Fédération Française de Lawn Tennis, mit tout en oeuvre pour obtenir de la Ville de Paris la reconstruction de ce complexe sportif.
Les efforts conjugués et soutenus des Directions compétentes de la Ville (indemnisation des dommages de guerre…), de la Fédération, du T.C.P. ont permis d’obtenir gain de cause malgré d’énormes difficultés de tous ordres, et progressivement, courts découverts d’abord, courts couverts ensuite, puis le grand Stade, retrouvèrent leurs formes premières.
Par contre la construction des installations annexes est sensiblement retardée ; les difficultés liées à cette époque ne permettront pas de la réaliser avec le même faste qu’en 1937, mais elle répondra néanmoins à l’attente des membres.
Naturellement le T.C.P. seul, a du faire face à la réfection de ses installations et aménagements intérieurs. La partie actuelle du restaurant bar est restée en décombres jusqu’à sa reconstruction en 1956 / 1957
Dans le but de recueillir les fonds nécessaires, Jean BOROTRA, auréolé de tous ses titres ainsi que de ses 6 victoires en Coupe Davis, a organisé et réalisé en 1947 de grands voyages dans le monde entier : Etats Unis, Afrique Noire et Asie. Cette initiative a reçu partout un excellent accueil et des joueurs renommés ont collaboré à ce projet avec enthousiasme et dévouement. Il faut citer parmi eux : Robert ABDESSELAM ,
Marcel BERNARD, Toto BRUGNON, Henri COCHET, Bernard DESTREMAU, et ses équipiers Roger DUBUC et Gil de KERMADEC.
La rentrée du TENNIS CLUB DE PARIS avec la mise à disposition des nouveaux courts couverts a coïncidé par un heureux hasard, en 1950, avec sa victoire dans le championnat de France masculin par équipes. (Jean BOROTRA, Jacques CAROT, Roland DELARUE, Roger DUBUC, Georges GLASSER, Gil de KERMADEC, Bernard LUCOT
L’équipe femmes, menée par Anne Marie SEGHERS (championne de France 1950), au TCP depuis 1937, pris aussi rapidement une place de choix au niveau national.
Pendant l’hiver, les installations du Club servirent de cadre à des tournois importants :
Tournoi de la Toussaint, Coupe CANET, Championnats Internationaux de France sur courts couverts.
On put voir évoluer sur nos courts ainsi que sur le central de Coubertin, les plus grands joueurs et joueuses amateurs de cette époque : PATTY, DROBNY, LARSEN, les frères ULRICH…, NIELSEN, LUDQUIST, DAVIDSON, SCHMITT, WILSON, KNIGHT, BUNGERT, DARMON, HAILLET, PILET, REMY… ainsi que les meilleurs joueurs professionnels de la tournée Jack KRAMER : GONZALES, SEDGMAN, SEGURA, TRABERT, ROSEWALL, HOAD, LAVER.
Cette époque est maintenant révolue et s’est achevée au début des années 68 avec l’ère Open et les Championnats Internationaux de France sur courts couverts. Néanmoins, pendant de longues années, l’Open International indoor hommes « Jean BECKER (sur moquette Sommer ou Mateflex) devenu l’Open de PARIS, se joua à Coubertin. Les installations du Stade de Coubertin n’ont plus les dimensions voulues pour assurer des recettes suffisantes destinées à des joueurs professionnels en quête de dollars.
Enfin, n’oublions pas la soirée organisée par Jean BOROTRA cinquante ans après leur première confrontation (1919 – 1969), à l’âge de 71 ans, pour sa partie (match à handicap) avec Maurice COUTOT (membre du TCP classé à 4/6), en présence de l’Ambassadeur des Etats-Unis, Monsieur SARGENT SHRIVER, (beau-frère de JF Kennedy) ainsi que des trois autres mousquetaires, BRUGNON, COCHET, LACOSTE.
Il y eût également en avril 1966 au TCP, la fameuse réception en l’honneur de l’élection à l’Académie Française de Louis LEPRINCE-RINGUET. (membre du TCP, polytechnicien, et professeur de physique nucléaire au Collège de France)
Jean BOROTRA et Louis LEPRINCE-RINGUET jouaient encore régulièrement sur nos courts à plus de 90 ans, un bel exemple de longévité. Ils donnèrent raison aux premiers fondateurs du TCP qui souhaitaient demander au tennis : plaisir et santé.
Pierre CANDELIEZ disparu prématurément en 1951, Georges GLASSER, président d’Alsthom, prit la Présidence jusqu’en 1965.
Puis lui succéda Gabriel GUY qui eût la lourde tâche d’assurer la survie du TCP, malgré l’expropriation liée aux travaux du périphérique en 1970 (courts dispersés « à la campagne » (actuel TC 16ème), traversée dangereuse de la bretelle d’accès au boulevard périphérique, construction de la piscine).
Le TCP échangea dans un premier temps ses 6 courts excentrés contre l’installation du TC 16 actuel. Celui-ci était à l’époque, installé sur nos courts 14 à 18 plus le mur…
Grâce à un échange de terrain avec le T.C. XVI ème, en 1973 , le TCP put retrouver son homogénéité et à partir de cette date c’est celui que nous connaissons actuellement. Il retrouva enfin des installations du même côté du périphérique en longeant toutefois la dernière usine « O » de Renault Billancourt, (voir les plaques d’égout Renault Billancourt sur le chemin vers les green-sets extérieurs).
Jacques CAROT a succédé au Président Gabriel GUY en 1975.
En 1974 et 1975, pour financer les installations nouvelles, on dut faire à nouveau appel à des bons de participation souscrits par des membres et des rachats de cotisation pour 8 ans donnant droit à l’utilisation des installations pendant 10 ans, de 1960 à 1970.
Au début des années 1980, l’état du TCP a justifié, comme cela a été dit à l’époque, l’examen par les services de la mairie de Boulogne Billancourt d’un projet immobilier concernant la plus grande partie, sinon la totalité de la surface des espaces extérieurs de notre Club. L’objectif étant de pouvoir disposer d’un maximum de terrain et d’une adresse à Paris. Une maquette impressionnante du projet a même été exposée à la mairie de Boulogne et présentée au public avec grand soin de publicité.
Informé de ces préliminaires, le Comité du TCP apprit que pour dédommager le Club d’une expulsion partielle, serait construite une vaste terrasse au-dessus du Boulevard périphérique, équipée de courts de tennis !!!
Plusieurs membres de notre Comité, saisis du dossier, ont entrepris des démarches très énergiques qui, avec le soutien de la Mairie de Paris et du 16ème arrondissement, ont abouti en notre faveur, faisant abandonner son projet par la ville de Boulogne.
Bien qu’écartée, la menace contribua à décider les dirigeants du TCP à lancer un vaste projet de rénovation de l’ensemble de nos installations. Grâce à l’apport financier d’un double emprunt opportunément présenté aux membres du club, un programme complet de rénovation a été arrêté.
Les travaux ont commencé par la remise en état des 5000 m2 de la toiture du bâtiment des courts couverts dont les verrières n’étaient plus étanches, à tel point que la pluie détériorait les parquets des courts et qu’il était fréquent de devoir éponger en urgence.
D’importants travaux d’étanchéité de l’ensemble de cette toiture ont été entrepris et complétés par le remplacement du réseau des descentes pluviales jusqu’aux égouts souterrains.
A cette première étape essentielle, succéda celle de la remise en état du parquet des courts endommagés par l’eau des fuites.
L’année suivante, la transformation complète de la chaufferie a été entreprise car après des décennies de service celle-ci n’était plus en mesure de faire face à l’accroissement de la demande, ce qui a également conduit au remplacement de l’ensemble de l’installation.
Le TCP a négocié en 1986 avec la ville, la reprise des 5500 m2 de l’usine O de Renault (courts 11,12,13 actuels, piste d’entraînement, jardin d’enfants, espaces verts), ce qui portait l’extension de la concession de 31500 à 37000 m2.
Pour préparer l’AGe en vue de financer ces travaux, Dominique DROULERS, Président du TCP élu en mars 1986, a souhaité prendre des photos en octobre du toit du court couvert n°1 ; après avoir effectué un faux pas, il a traversé la verrière et a perdu la vie en novembre 1986.
Philippe SEGHERS est devenu statutairement président jusqu’en mars 1987 mais ne souhaitant pas poursuivre,
Jean Pierre COURCOL lui a succédé de 1987 à 1992.
NB : Personnalités ayant été membres du TCP : Jacques Chaban -Delmas ; Valéry Giscard d’Estaing, Michel de Saint Pierre.
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